Dessinatrice avant tout, Josepha de Vautibault introduit la céramique dans son expression plastique depuis peu. La technique du colombin sert l’envie d’une prolifération de formes qualifiées par l’artiste de « quasi ou de presque objets », délibérément inaboutis et inadaptés à l’usage, et qui posent la question de l’autre, d’être cet autre laissé en marge par nos sociétés normatives et excluantes.
L’esthétique de ces ‘presque objets’, voulue sommaire et sauvage, conduit aussi à une autre réflexion sur ces artistes qui – en quête d’authenticité et de vitalité primitive – ont de tout temps été aimantés par des ailleurs fantasmés. Paul Gauguin, André Breton… n’ont pas cherché autre chose en Polynésie ou bien en Amérique du Sud. Josepha sonde cette nécessité avec humour.
Cette approximation formelle recherchée suggère que les formes sont en mouvement et qu’elles peuvent se transformer. S’appuyant sur la théorie queer, elle confère à ses ‘presque-objets’ une identité capable d’évoluer au gré du contexte qui est le leur. De presque utiles, ils peuvent ne plus le devenir du tout et vice-versa.
Stéphanie Le Follic – Hadida, juin 2019